samedi 29 septembre 2012

CR Ultra trail de Belle ile 2012 par Philippe Morin



Je me suis inscrit à Belle Ile le 1er janvier 2012, c’était mon objectif de l’année.

En préparation
: En avril 2012 je fais le Trail de Guerlédan, je prends le départ avec Fred (un coureur d’acigné) qui m’apprend à partir très lentement il arrête aux 24 km et me dit d’attendre le 40ème avant d’accélérer. Je m’exécute et termine bien, mais une tendinite s’installe, séances de kiné basiques ne changent rien. Je fais donc une échographie : tendinite avec nodule, verdict du médecin arrêt total.

Stage de regroupement du Club au mois de juin, je pars sans mes affaires j’accompagne Isabelle, le moral est en berne. Rdv acigné avec Thierry Collen et Thierry Dehais (Titi pour les intimes) que je ne connais pas, on rejoint le groupe à l’entrée de RENNES , début de discussion avec Titi , j’écoute, et convaincu par son expérience, je décide d’aller chercher mes affaires. Nous arrivons au stage avec quelques minutes de retard.

Il faut que je m’habitue à courir avec ma tendinite sans que la douleur s’accentue ; effectivement à la fin du stage la douleur est stable. Lors de ce stage les échanges ont été nombreux et constructifs, ce club ayant un nombre important d’entraîneurs… j’ai beaucoup appris et discuté pendant ce stage.

A la suite de ce week-end je continue donc à m’entraîner et change de Kiné (je vais chez celui de TITI), la prise en charge est globale, exercices à faire tous les soirs, diététique etc….. La douleur disparaît doucement mais sûrement et je décide donc mi juillet de maintenir mon objectif.

La préparation s’accentue, un peu perdu dans la quantité et qualité des séances je demande à Titi des conseils qu’il acceptera de me donner. Sans lui c’est sûr, les bêtises auraient été nombreuses...et Belle Ile impossible, j’apprends beaucoup tant sur le plan de la Fc que la récupération et renforcement musculaire.

La préparation a été courte mais intensive, exemple : la dernière semaine du mois d’août : vacances en montagne, ça m’a permis de faire un gros volume, avec un enchaînement le week end suivant 1h20 le samedi, le semi de la Guerche le dimanche en 1.31 sous la chaleur, et le lendemain matin une séance d 1H20 à jeun à 5 H (le jour de ma reprise de travail) et même pas mal !. A ce moment la, je commence à y croire, la fatigue commence à faire surface, mais le volume des entraînements diminuera les deux dernières semaines.

11 H00 le vendredi 21 septembre départ pour Belle Ile (avec Loic et Lionel des coureurs d’Acigné).

Il pleut toute la journée, nous arrivons au mobil home trempés il faut faire sécher les affaires, les sacs n’ont pas résisté, la météo pour le lendemain est bonne 18° Maxi et surtout sans pluie, on a du mal à y croire.

 Debout à 5 H, après une soirée tranquille, je n’ai rien changé à mes habitudes alimentaires la nuit a été bonne, je me sens plutôt en forme, il ne pleut plus. Je me rappelle les derniers conseils de titi (fc maxi à 141 jusqu’au 58ème) et tu n’auras mal qu’à un seul endroit à la fois (ça me fait sourire mais cette phrase reste dans ma tête).

Le départ est donné à 7h au son de la corne de brume et au milieu des feux de Bengale, je suis prudent. Nous quittons assez vite les ruelles éclairées du palais pour nous engouffrer dans la nuit noire. Je fais gaffe où je mets les pieds. Nous quittons les fortifications par un large chemin à découvert où la frontale n'est déjà plus trop nécessaire. Puis très vite nous empruntons le premier sentier côtier tandis que le soleil se lève. Loic reste avec moi, j’ai les yeux rivés sur le cardio j’ai peur de m’emballer je me retrouve en fin de peloton comme à Guerlédan, je m’affole pas et je reste concentré, Loic accélère peu à peu je lui dis de faire sa course et surtout ne pas m’attendre. Il s’en va je ne le reverrai plus.

Je discute avec Sévérine (respect elle finira en 10h30) et d’autres coureurs, mais après plusieurs contrôles ma Fc n’est pas stable, pas bon du tout d’après Titi la clé de la réussite est la FC doit restée basse et stable surtout au départ, je décide donc de m’isoler.

9h00 Locmaria : le premier ravitaillement du parcours se trouve dans ce petit village du Sud de l'île, au sommet d'une petite côte goudronnée. Ca fait déjà 17km que nous sommes partis, toujours en forme et heureux, je rempli ma poche d’eau (1.5l) et mes deux bouteilles de 25 cl, je prends rien en solide.



 Les paysages sont magnifiques, j’ai du mal à croire à certains moments être en Bretagne. Peut-être le fait de courir au bord de l'océan et de voir le soleil se lever je ne vois pas les kilomètres ni le temps s’écouler. Le terrain devient plus roulant davantage de chemin ; je profite des paysages et prends même des photos, je commence à doubler des coureurs, certains marchent déjà, je profite d'un moment de répit sur la route pour appeler Isabelle et lui indiquer ma position elle me confirme qu’elle sera présente à Bangor au 38ème.

Il faut rentrer dans les terres pour atteindre le 2ème ravito dans le petit village de BANGOR, Isa est là elle m’aide à remplir ma poche d’eau et m’indique que je suis 105ème. Je mange un peu, une photo et je repars avec ses encouragements. Je repars seul en continuant de bien m'hydrater pour essayer de garder mes jambes. Le retour vers le sentier côtier se fait en forêt. Par moment nous traversons de toutes petites plages de sable.

A Port Coton le tracé rentre dans les terres d'abord sur un chemin agricole tout droit en direction du Grand Phare puis sur des petites routes goudronnées, je commence à trouver le temps long ce profil plat me convient bien et je double pas mal de coureurs, ma FC reste stable (ma règle d’or) et les kilomètres défilent tout de même bien. Et surprise à la sortie d'un virage, vers la plage du Donnant j’aperçois Thierry et Murielle Marc et Luidivine (la fille de Lionel inscrit sur le 45) ça fait du bien de les voir ! Isabelle est absente elle s’est trompée de route (quand je dis qu'elle peut se perdre dans une cabine téléphonique !) ils me rassurent en me disant qu'elle sera à Sauzon.



 Apothicairerie : Le ravito du 58ème km est le bienvenu car j'ai besoin de faire le plein d’eau, je m’hydrate beaucoup je pense à Titi qui m’a répéter que l’hydratation était primordiale ; ca c’est pas mal, par contre manger devient un problème, plus rien ne passe. Mais très vite l'envie d'aller au bout de cette boucle belliloise reprend le dessus. Je commence à fatiguer je sors mon MP3 pour rentrer dans ma bulle.



 Le passage dans le port de Sauzon n'est que pur bonheur ! C’est comme sur les cartes postales je vais retrouver ma douce, ouf elle là. Je leur fait part que je commence à être dans le dur : je n'ai pas faim et je voulais me contenter de remplir ma poche et mes bouteilles. Mais là rappel à l’ordre d’Isabelle (je saurais à l’arrivée qu’elle était en contact avec Titi), il faut que tu manges, Thierry insiste me dit de prendre mon temps, il m’informe que je suis dans les 40. Étonné de ma remontée, je les écoute et repars en marchant afin de finir de manger (une tranche de pain d’épice et un bout de banane, un grand festin pour un samedi midi !) puis je reprends mon p'tit rythme de croisière.

Encore une belle petite bosse à la sortie de Sauzon que je grimpe en marchant et profite d’une autre bonne nouvelle, avant le ravito je devais manquer de lucidité je pensais qu’il me restait 20 km, alors que dans les faits il ne m’en reste que 12 km, bordel je vais le finir c’est sûr. (Ce ravito m’a fait un bien énorme)

 Mais au pied d'une belle côte bien raide, le mental s’écroule, et petit gars ce n’est pas fini il y a encore de grosses difficultés. (La phrase de titi dans la tête, effectivement je n’ai mal qu’un seul endroit à la fois)

 Les sentiments se mélangent, j'ai envie d'en terminer mais en même temps je veux savourer et prendre le temps de contempler le paysage. Le sentier côtier est magnifique et la vue sur l'océan tout aussi belle.



Parfois le moral est de nouveau au beau fixe, je vais boucler la boucle et faire un joli classement.
 Les 7 derniers kilomètres sont pénibles, « ça commence à tirer sur la couâine » (ça fait rire les Collen) ! J’arrive enfin à côté du sémaphore et découvre enfin les murs de la citadelle, signe d'une arrivée très proche. Enfin le voilà le chemin puis la traversée à l'intérieur du fort. Mentalement je l'avais préparé ce moment et pas grand chose n'aurait pu m'empêcher de le vivre. Une fois la porte Vauban passée il ne me reste plus qu'à me laisser descendre vers la place centrale. Thierry Murielle Marc et Isabelle sont là à 20 m de l’arrivée. L’émotion est trop forte, je fonds en larmes à l’arrivée incapable de parler et dire un mot au micro du speaker.

Je passe sous l'arche d'arrivée après 83km et presque 2 000 m de dénivelé en 9h15, à la 35ème place derrière du beau monde d’après TITI. Isabelle vient me féliciter je la remercie, ce genre d’épreuve ne peut pas se faire sans le consentement et la participation de sa compagne. Je ne finis pas premier mais sans doute un des plus heureux.

 Je remercierais jamais assez la JA Melesse, en autre Thierry C, ils m’ont fait découvrir l'entrainement à la FC, (pourtant Mme m’énervait à s’entraîner toujours avec son cardio !) et j’en suis devenu adepte.

 Je retrouve Loic qui termine en 29ème position en 8H55 bravo, il fait une grosse saison ! Lionel est arrivé lui aussi du 45 km (malgré une préparation stoppée par une blessure), nous décidons de ne pas aller au repas organisé, nous rentrons au mobil –home, Isabelle et Murielle font les courses pendant que nous profitons des kinés. La soirée fut un peu arrosée et très conviviale, nous étions 8 au total. Une belle et très heureuse journée.

Un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu et particulièrement à Titi, sans lui c’est sur, Belle ile c’était niet. Ce que je retiendrai c’est que rien n’est jamais gagné mais jamais définitif non plus. Il y a 3 mois on m’interdisait de courir…..

 Un beau week end, le fait de partir en groupe détend l’atmosphère, être accompagné sur le parcours est un grand +.Je vous donne Rdv en 2014, belle ile c’est tous les 2 ans et y en a pour tout le monde, un 13, 45, ou 83 km avis aux amateurs !

 Merci d’avoir lu jusqu’au bout.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un très grand bravo Philippe.
C'est le coureur qui a fait une très belle course, ce sont les amis, les entraîneurs, les copains du club qui sont fiers de toi. Le trail est un sport pas si solitaire qu'il n'y paraît! En tous cas la convivialité et le plaisir sont un plus que nous ne pouvons que renforcer en chaque coureur, simple ou champion comme toi.